Compote d'aubergines sur toasts de chèvre chaud

>> samedi 22 août 2009





A force de feuilleter les pages du livre de Deborah Madison, Vegetarian Cooking for everyone, j'ai fini par tomber sur cette recette qui propose une alternative au baba ghanoush, ou caviar d'aubergine. Maintenant que j'y réfléchis, c'est quand même assez drôle que je me sois arrêtée sur cette recette modifiée, avant même d'avoir testé la recette de base... Du caviar d'aubergine, bien sûr, j'en ai déjà mangé, mais bizarrement jamais chez moi ! Avec toutes les aubergines qui sortent de partout dans le jardin, on pourrait croire, pourtant, que l'occasion se serait présentée à un moment ou un autre. Non. C'est trop simple, voilà la raison d'un tel dédain : c'est pourtant quelque chose que j'aime bien, mais voilà, la recette me paraît tellement basique qu'on sait déjà à quoi s'attendre avant de commencer à la préparer. Or, moi, en cuisine, j'aime les surprises. A condition qu'elles soient bonnes, mais on apprend aussi beaucoup à partir des dérapages culinaires qu'on peut faire.


Tiens, ce matin même, nouvel exemple : Romain, qui s'est occupé du petit déjeuner (et donc j'ai eu droit à la version américaine, avec oeufs sur le plat, jus de pamplemousse, et bacon grillé) m'apporte mon plateau en me disant : "Tiens, j'ai compris comment faire les oeufs sur le plat !" Eh bien, il était temps !! A l'aube de ses 33 ans... En voilà un qui ne met pas assez souvent les pieds dans la cuisine, on dirait...


Ce qui est très rassurant avec Deborah Madison, c'est que ses recettes ne sont jamais ratées. Ça marche à tous les coups, c'est simple et, parfois spectaculaire. Des livres de cuisine, j'en ai à peu près 80 à la maison - c'est sans compter ceux que m'ont prêtés des amis, ceux que j'ai essayés chez les autres, ceux que j'ai photocopiés, et ceux que j'ai simplement feuilletés en mémorisant une ou deux recettes discrètement en passant... Au total, j'en ai eu en main une ribambelle, et rares sont ceux qui fassent mouche, comme ça, systématiquement. Mon Bouquin de cuisine de Françoise Burgaud en fait sans doute partie aussi. Les deux livres (Vegetarian Cooking et Mon Bouquin) ont d'ailleurs un autre point commun : le nombre de recettes y est sans fin. Il faudrait une vie pour tout tester. Alors imaginez pour l'écrire. Avec toutes les recettes qu'il aura fallu inventer de but en blanc, celles que les auteurs auront dû modifier, retravaillé, repensé, quel travail de fou... On doit bien manger chez Deborah et Françoise...


Il m'est venu à l'esprit plus tôt cette après-midi que j'avais une démarche finalement assez similaire à celle de Julie Powell qui s'était lancé le défi de cuisiner toutes les recettes d'un des livres de Julia Child en 365 jours. Defi de fou, encore une fois - Je n'en suis pas là. Madison et Millésimes ont bousculé mon existence jusque-là si paisible dans ma vie quasi-simultanément. C'est en découvrant une à une les recettes de Vegetarian Cooking que j'ai eu envie d'en écrire les chroniques. Ma première recette de Vegetarian Cooking date du 9 juillet. Un mois plus tard, jour pour jour, je commençais mon blog. Je n'aurai pas le temps de tester les 1400 recettes (je viens de vérifier !) proposées. 1400 !! Même en cuisinant une nouvelle recette deux fois par jour, il me faudrait 2 années complètes... Heureusement que j'ai un travail à temps complet qui m'interdit de m'imaginer que je pourrais presque y arriver... Julie Powell aussi, remarquez... Quel cauchemar. Non, non, je vais faire les choses plus calmement. D'ailleurs, j'ai réalisé il y a 2-3 semaines que cuisiner tous les jours, c'était déjà trop : cela laisse des tonnes de restes, qui s'accumulent dans le refrigérateur et qu'il faut bien se décider à manger à un moment ou à un autre. Et voilà un repas qui saute... A côté de ça, il y a aussi les repas chez les amis, ceux qu'on prend au resto, les repas qu'on saute, et les jours qu'on passe à grignoter en passant à côté d'un repas plus substantiel.


Décidément, le pari serait perdu d'avance. Et j'en aurais dit tout autant avec le défi des cinq cents et quelques recettes de Julia Child, de toute façon. Et puis avant d'arriver à la fin du livre, je vais sûrement me laisser distraire par un autre, un de ceux que j'ai déjà et que je n'ai pas exploré, un de ceux qu'on va m'offrir à coup sûr, avant la fin de l'année, un de ceux qui va prôner sa couverture alléchante dans une librairie (Tiens d'ailleurs, les voisins qui viennent de rentrer du Colorado nous ont paraît-il rapporté... un livre de cuisine locale de là-bas ! Ça commence, voyez...)


Il n'empêche, le Madison risque de me tenir occupée un petit bout de temps. Faisons le point un instant : j'ai acheté le livre début juillet 2009, commencé à m'en servir de référence vers la mi-juillet, et j'ai un peu plus d'une quarantaine de recettes testées et annotées. En un peu plus de 6 semaines, donc. Plutôt passable. J'en ai pour 6 ans à ce rythme-là. Je serai lassée plus tôt que ça.


Le jour où j'ai pris les photos de cette compote d'aubergines, j'en étais déjà à ma troisième itération. Je l'ai tout de suite adorée, et Romain a lui aussi été emballé. Mais je voulais tout de même lui ajouter une touche un peu plus personnelle. L'idée des toasts m'est venue en cherchant un substitut aux chips. Le fromage s'est rajouté par la suite. J'ai encore plein d'options en tête pour cette compote originale et populaire: sur des rondelles de polenta au fromage, en panini avec des pommes, en raviolis avec des pâtes fraîches aux épinards. Les idées ne manquent pas. C'est le nombre de repas qui fait défaut...

Ingrédients :
(pour 2 personnes)

4 tranches de pain
50 grammes de fromage de chèvre
2-3 aubergines longues (environ 600 grammes)
3 gousses d'ail
2 cuillerées à soupe d'huile de sésame
1 1/2 cuillerée à soupe de sucre roux
2 cuillerées à soupe de vinaigre de riz
1/2 cuillerée à soupe de sauce soja noire aux champignons
1-2 piments jalapeno
le jus d'1 citron vert
poivre
graines de sésame grillées
(du yaourt, éventuellement)



Préparation
:


1. Percer les aubergines avec la pointe d'un couteau et les faire griller 35 minutes sur une plaque au barbecue. La peau pourra devenir noire et craquante sur certaines parties en contact avec la plaque.

2. Quand elles ont suffisamment refroidi, retirer la pulpe des aubergines, hacher grossièrement au couteau (éviter de mixer au robot, qui donne trop vite une consistance de bouillie).

3. Dans un bol séparé, mélanger le sucre, le vinaigre de riz, la sauce soja et les piments finement hachés.

4. Faire chauffer l'huile de sésame dans un wok, ajouter l'ail pressé, faire revenir 30 secondes. Ajouter la purée d'aubergines, maintenir sur feu moyen-fort pendant 2 minutes. Verser la sauce, continuer la cuisson jusqu'à absorption complète, 1 minute à peu près. Vérifier l'assaisonnement, ajouter du poivre, sel éventuellement. Verser le jus de citron vert hors du feu. Ajouter une ou deux cuillerées à soupe de yaourt selon le goût.

5. Couper les tranches de pain en portion facile à grignoter. Tartiner de fromage de chèvre et passer sous la grille du four pendant quelques minutes. Déposer une noisette de confiture d'aubergines sur chaque canapé de chèvre chaud, parsemer de graines de sésame.


A moins d'avoir vraiment chargé chaque toast, il restera très certainement de la compote d'aubergines. Ça tombe bien, elle s'accommode à tous les plats, à toutes les sauces !! Quand les toasts viennent à manquer, on peut la déguster avec des chips de maïs, de la pita ou des tortillas grillés. Elle peut aussi servir d'accompagnement avec les pâtes fraîches - sans parler des raviolis dont je m'apprête à faire l'essai d'ici peu...



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